De quelque côté que l’on aborde notre localité, on aperçoit la colline de Néty et en son sommet, au centre du parc, le château de Néty.
Son architecte renommé, Antoine Desjardins, était architecte en chef de l’évêché de Lyon, spécialisé à l’époque dans la restauration des édifices romans.
Antoine Desjardins a restauré de nombreux édifices du XII ème et XIII ème siècle tels que :
- L’église romane de Belleville sur Saône
- L’église de Saint Georges de Reneins
- La grande cathédrale Saint Jean à Lyon etc.
- Il a été aussi l’auteur de très belles créations comme :
- La préfecture de Lyon
- La fontaine de la place du Maréchal Lyautey à Lyon
- L’ancienne bibliothèque de l’évêché entre le pont Bonaparte et la Basilique St Jean…
Antoine Desjardins a réalisé un grand nombre d’autres œuvres notamment plusieurs églises.
C’est à lui que l’on a fait appel pour réaliser la chapelle de Brouilly, construite pour célébrer la fin de la crise du phylloxéra et de l’oïdium.
Depuis le sommet de la colline de Néty qui offre un point de vue étendu sur l’ensemble du Beaujolais, on peut apercevoir les monts du Lyonnais, les contre forts du Forest et du Charolais, la plaine de la Saône, on peut même admirer le Mont Blanc par temps clair.
Cette belle propriété appartient depuis toujours à la famille Guinand, transmise en ligne directe depuis sept générations.
Bernard Guinand la tenait de son grand-père, Maurice Charrin.
Si l’initiative de faire construire le château, vers le milieu du XIX ème siècle revient à Amédée Charrin, père du précédent, c’est son père à lui, Louis Charrin, qui acquit de divers propriétaires, la terre de Néty, en 1832 – 175 ans !
Beaucoup seront sans doute étonnés d’apprendre qu’il y avait autrefois sur la colline de Néty, sous le vocable de Notre Dame de Néty, un prieuré de Génovéfains qui dépendait des chanoines réguliers de Lyon (St Nizier). Le cimetière des religieux y était rattaché.
Avant la révolution, Néty dépendait du Comté de La Chaize, et ressortait de la justice du château de ce nom, situé sur la commune d’Odenas.
Tout disparut pendant la tourmente révolutionnaire, église, prieuré, monastère, moines ainsi que les documents et les archives ; tout fut détruit pendant l’effroyable épisode de la Terreur de 1793.
En 1832, Mr Louis Charrin, grand-père direct de notre famille, qui possédait une fabrique d’étoffes à Lyon, acheta les terres de Néty au Marquis de Montaigu, propriétaire du château de La Chaize. (Un des membres de cette famille, Le Père La Chaize, confesseur de Louis XIV, donna son nom au fameux cimetière de Paris.)
Nous pouvons lire dans l’acte d’achat rédigé à l’époque, que Louis Charrin acquérait en 1832, non seulement une centaine d’hectares de vignes et de terres à Néty, mais aussi, le cuvage et la grande cave voûtée, construits au début du XIX ème siècle. Le cuvage comptait alors six grands pressoirs en bois et quatorze cuves, et à la cave se trouvaient de grands foudres en bois (quelques uns de ces pressoirs et une des cuves y sont encore en exposition aujourd’hui).
Amédée Charrin, fils de Louis Charrin, fit construire le château entre 1845 et 1850. Le domaine transmis de Père en fils vivait de sa production.
Au cours de l’histoire, notre propriété familiale a traversé des périodes difficiles.
En premier lieu, la crise du phylloxéra (entre 1860 et 1895) où les vignes dépérissaient, attaquées par un parasite. Les viticulteurs connurent une période de misère terrible accentuée par deux fléaux qui se développaient : le mildiou et l’oïdium. Après toutes sortes de tentatives infructueuses, le seul remède possible fut d’arracher et de replanter le vignoble entier avec des plants greffés.
Amédée Charrin eut deux fils, Eugène et Maurice. Le premier, alors lieutenant, mourut en 1870, sur le front de Belfort. Et c’est donc Maurice Charrin qui reprit le domaine. Mais il mourut à 53 ans, en 1913.
De 1914 à 1918, les hommes et même les chevaux ayant été mobilisés, seuls les femmes et les hommes âgés restèrent sur la propriété.
A la fin de la guerre, l’aînée des trois filles de Maurice Charrin, Renée, qui n’avait à l’époque qu’une vingtaine d’années, dut petit à petit, restaurer le vignoble et remettre la propriété en état. Plus tard, elle laissera la direction du domaine à sa sœur cadette, Gabrielle, et entra dans les Ordres, chez les Sœurs de Saint Vincent de Paul. Immédiatement après son noviciat, elle partit au Guatemala où elle s’occupa des pauvres et des victimes d’un terrible tremblement de terre. Elle fonda sur place des orphelinats, des écoles, et des maisons de soins. Elle fit le sacrifice de ne jamais revenir en France. Renée Charrin est restée célèbre au Guatemala, (décorée plusieurs fois par le gouvernement du Guatemala et par le gouvernement français). Connue sous le nom de sœur Cécilia, elle est actuellement en voie de béatification à Rome.
Lors de la guerre de 39-45, Gabrielle dut elle aussi faire face, comme sa sœur aînée, à toutes sortes de difficultés; les hommes furent de nouveau mobilisés laissant la propriété dans le désarroi.
Mais Néty survivra malgré tout et Bernard Guinand, (le jeune fils de Gabrielle Charrin et de Edmond Guinand), parviendra par de nombreux efforts, à remettre en état la propriété familiale.
Aujourd’hui, c’est son fils, Lyonel Guinand, qui continue à travailler et à prendre soin de cette belle propriété de famille.
Les vins du Château de Néty sont commercialisés dans de nombreux pays en association avec notre négociant de grande renommée : La Compagnie Viticole de Bourgogne “Maison Picard”.